Le Goût de vivre fête ses 40 ans!

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Afin de souligner le 40e anniversaire du journal communautaire «Le Goût de vivre», l’équipe a cru bon de partager son historique. De plus, le journal publiera des articles qui ont paru pendant ces nombreuses années et qui ont façonné la communauté. Ces articles vous rappelleront sans doute, plein de souvenirs. Nous espérons que vous allez profiter des publications historiques.

L’École de Lefaive’s Corner

Le 21 juin 1984

Marie Marchildon

La photo de l’école de Lafaive’s Corner dans le Goût de vivre du 24 mai, m’a rappelé quelques souvenirs.

J’ai commencé l’école à cet endroit en 1898 à l’âge de six ans. La bâtisse était comme vous la voyez sur cette photo. Elle était peinte rouge foncé comme toutes les écoles rurales de ce temps-là. C’est sans doute pour cela qu’on parle toujours de «the little red schoolhouse». Il y avait deux grands tableaux noirs et des bancs doubles. Il n’y avait pas de crucifix au mur, ni d’armoire vitrée pour garder les livres. C’était très simple. On n’enseignait pas le français. M. Tom Hayes et M. Denis McNamara, le père de Patrick McNamara, étaient mes professeurs la plupart du temps. M. Mayer et Mlle Casserly m’ont enseigné pendant un an chacun.

Je vais vous raconter un petit incident qui s’est produit pendant ces années-là. Un bon matin, mon frère Johnny et moi marchions à l’école. D’autres enfants se sont joints à nous le long du chemin. On parlait de tout et de rien. Tout d’un coup la cloche s’est mise à sonner. Pensant qu’on allait être en retard, nous nous sommes mis à courir. Arrivés au coin chez Mme Grace McGuire on a aperçu Mlle Cassley. Elle courait vers l’école aussi. En entrant dans l’école on a vu une longue perche. La perche avait été prise de la clôture de l’école. Elle était accotée dans l’ouverture du plafond. Cette ouverture qui mesurait 18 pouces par 18 pouces, était là en cas de feu. Napoléon Lafaive avait grimpé sur la perche. Napoléon était un vrai espiègle. Il s’était emparé du câble de la cloche et la sonnait continuellement. Il était là en haut qui dansait, chantait et sonnait la cloche. Tout cela amusait bien les enfants mais Mlle Casserley ne trouvait pas ça drôle. Elle essayait tous les moyens pour faire descendre notre Poléon, car c’est comme ça qu’on l’appelait mais pas d’affaire. Enfin l’institutrice a envoyé chercher un commissaire d’école. En arrivant le commissaire a commandé à Poléon de descendre. Celui-ci était déjà tanné et il est descendu tout de suite. Ils l’ont renvoyé chez lui pour la journée mais le lendemain il était déjà de retour.

Je tiens à remercier mon jeune ami, Roger Maurice, fils de Léo et Angéline, qui a fait le dessin de l’école selon mes souvenances. Roger est un très bon artiste et vient de terminer sa deuxième année au «Ontario College of Art» de Toronto.

Gestion des écoles françaises

Le 23 juin 1984

Victoire en cours d’appel

Le 26 juin 1984 restera une date historique dans l’histoire des Franco-ontariens. La Cour d’Appel de l’Ontario a décidé, en ce jour, que la loi ontarienne en éducation était anticonstitutionnelle, en partie parce qu’elle impose trop de conditions aux bénéficiaires des services éducatifs français et qu’elle donne trop de pouvoirs aux conseils scolaires anglais en rapport à ces mêmes services.

Selon le jugement tout élève francophone en Ontario aura droit de recevoir une éducation française dans des établissements de langue française; de plus, les francophones auront droit de gérer ces établissements sous forme de conseillers scolaires francophones avec des pouvoirs exclusifs sur les écoles françaises.

Les gens de Penetanguishene n’ont pas manqué de célébrer cet événement historique. Le soir même, une fête était organisée au Centre d’activités françaises par l’ACFO régionale, fête où tous ont sablé le champagne. Pas seulement pour célébrer l’événement lui-même, mais aussi pour fêter un des nôtres. M. Augustin Desroches qui était un des requérants dans la cause, M. Desroches a un fils à Le Caron et a la cause de l’éducation française à cœur depuis longtemps.

Les organismes provinciaux impliqués, soient l’ACFO et L’AEFO, se sont déclarés heureux de la décision mais ils examineront de près comment cette décision sera mise en application par le gouvernement.

Après tant de luttes, il faisait bon célébrer.