Le Goût de vivre fête ses 40 ans!

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Afin de souligner le 40e anniversaire du journal communautaire «Le Goût de vivre», l’équipe a cru bon de partager son historique. De plus, le journal publiera des articles qui ont paru pendant ces nombreuses années et qui ont façonné la communauté. Ces articles vous rappelleront sans doute, plein de souvenirs. Nous espérons que vous allez profiter des publications historiques.

Le 9 décembre 1983
Paroisse Sainte-Croix de Lafontaine 1944
Recueillis par
Mme Marguerite Mullie
Tiré du Droit
Ottawa. Ontario

Au cours de l’année 1944, se sont déroulés certains faits qui méritent d’être recueillis et conservés. Ce simple récit trouve sa raison d’être s’il ne fait que sauver de l’oubli des évènements qui, peut-être, plus tard auront assez de valeur pour entrer dans un historique de la paroisse de Sainte-Croix.

Encore à l’école…
L’établissement d’une école secondaire, fut sans contredit, l’évènement le plus important de l’année. Le 1er août, le sous ministre de l’éducation, M.G.F. Rogers adressait à M. Stephen Desroches, secrétaire de notre école séparée la lettre suivante : «Pour faire suite à votre application du 15 mai, je désire vous aviser que la loi 2148 de la Corporation du Comté de Simcoe sections des écoles 2,10,19 et 24 du district des écoles secondaires du Canton de Tiny a été approuvée par le ministère qui a également approuvé une formation de grade B c’est à dire la section d’une école de Continuation et cela en date du 1er juillet 1944». Le contenu de cette lettre ne donne aucune idée des demarches qu’on dû entreprendre et des difficultés qu’on dû surmonter. Lorsqu’on « découvrit » que le canton de Tiny avait été, en 1940, érigé, en district de High School le projet portait d’avance tous les signes d’un échec certain. Si bien qu’en « haut lieu » on avait perdu espoir. Cependant toute une série d’heureuses circonstances s’unit pour le mener à bonne fin.

D’abord il y eut le travail du conseil de la municipa-lité. Il est probable qu’on n’en avait jamais élu un dont les membres fussent mieux disposés à notre cause. Les commissions d’écoles du sud du canton ayant refusé de coopérer pour défaire le règlement établissant le district de High School. Cette pétition soumise au comité d’éducation du comté y rencontra d’abord une forte opposition, mais cependant fut acceptée après que M. Michel Asselin, commis du canton en eut expliqué le sens et la portée. Nos quatre sections d’école alors se séparèrent du district High School, formèrent, à part, un district d’école secondaire et signèrent, entre elles, un arrangement qui fut présenté au conseil municipal et finalement au département de l’éducation. Celui-ci l’approuva dans les termes cités plus haut.

Ensuite une bonne part du crédit doit être accordée à M. Georges Johnson, député conservateur à la législature de Toronto… un « politicien » qui lui, fait ce qu’il dit, qui, selon ses propres paroles, « a été élu uniquement pour travailler aux intérêts de ses électeurs ». Et quand on pense que Lafontaine lui fournit 14 votes à la dernière élection. Dès qu’il apprit notre embarras, il se présenta en personne.

Mais la surprise qui nous était réservée était de découvrir en lui précisément l’homme qu’il nous fallait. Il avait lui-même obtenu, à Minesing, l’établissement d’une école de Continuation dont il était demeuré, pour ainsi dire, l’âme depuis plus d’un quart de siècle. Il s’est entremis en notre affaire plus que nous nous en attendions. Il a fait au moins trois démarches importantes auprès du département. Et chaque fois il est revenu en personne nous en rapporter fidèlement les résultats. Pour de tels « politiciens », inutiles les élections…

Enfin, il y eut d’autres influences… de secrètes et c’est certain, d’inconnues. En effet comment se fait-il que ce projet qui semblait devoir échouer ici a cependant réussi, alors que le même projet a failli ailleurs. Au fond il faut bien admettre des influences d’un ordre mystérieux. Est-ce que ces neuvaines d’enfants insistant auprès de St-Joseph de Cuertino seraient restées sans effet? Ne serait-ce pas là la réponse du ciel à la générosité de nos fidèles dans la souscription en faveur des High Schools catholiques du diocèse? Souvent on a ce qu’on mérite…

En septembre cette école secondaire ouvrit ses classes dans l’école séparée à 35 élèves sous la direction de Sœur Sainte-Anne d’Auray. Pour le présent les classes sont un peu à l’étroit. C’est pourquoi, l’année prochaine, il va falloir agrandir.

Les jeunes gens et jeunes filles de la paroisse ont un avantage précieux. Désormais ils ont chez eux les moyens de se préparer à rencontrer sur un pied d’égalité leurs compatriotes de langue anglaise mieux favorisés en éducation. Souhaitons qu’ils sauront en profiter.

Autre évènement scolaire. L’école publique de Laurin a célébré son soixantième anniversaire en confiant ses deux classes aux soins des Sœurs de Sainte-Croix. Sœur Sainte-Lumina, la zélée principale, a eu l’œil à tout, de façon à créer chez les enfants dès l’ouverture des classes l’impression qu’un nouveau régime commençait. Ainsi l’intérieur de cette école a subi une rénovation presque complète… ce qui n’a pas manqué de réagir en bien sur les élèves. Et les parents ont déjà raison de se réjouir du changement qu’eux-mêmes demandaient depuis longtemps.
Avances et reculs…

L’électricité fut au couvent : innovation dont le besoin se faisait sentir depuis longtemps. En reprenant possession du couvent, en 1930, après une absence de 37 ans, les Sœurs de Sainte-Croix avaient accepté, entre autres, la condition sui-vante : « Après la première année scolaire, nous prendrons à notre charge toutes les réparations intérieures et extérieures du couvent ». M. le curé a cru bon de faire exception pour l’installation de l’électricité en la mettant aux frais de la paroisse.

Au presbytère la fournaise à air chaud fut remplacée par une fournaise à eau chaude avec foyer automatique et circulateur.

Pendant l’année l’Hydro a permis d’établir soixante nouvelles lignes en Ontario. Grâce à l’intervention de M. Johnson, notre député, deux lignes furent octroyées à Lafontaine : une dans la 17e concession, l’autre à Randolph.

L’idée de centralisation si à la mode de nos jours a eu un effet jusqu’à Lafontaine. D’après certains c’est un progrès. Ainsi le bureau de poste de Laurin a cessé d’exister. Mme Télesphore Robitaille a dû se résigner en raison de santé. Personne ne s’est offert à la remplacer dans cette charge qui n’offre qu’un traitement de famine. Nos gens de Laurin sont donc au régime de la boîte rurale. L’été très bien, mais l’hiver ils verront leur courrier quand le facteur jugera leurs chemins passables.

À la suite des grandes sécheresses de l’été, plusieurs feux se déclarèrent dans les bois environnant la Baie du Tonnerre. Un prit les proportions d’un feu de forêt. Le 27 août, un dimanche, il meneça sérieusement la colonie des touristes. Grâce à l’aide des habitants de Lafontaine et des pompiers des villes voisines, son progrès fut arrêté. Heureusement qu’une pluie arriva à temps pour l’éteindre, ce feu qui avait déjà ravagé une partie du bassin de la Baie.
Méli-Mélo de la paroisse…

Pendant le carême Mgr McGuigan déclencha une souscription dans le diocèse de Toronto en vue de trouver les moyens d’y établir des High Schools catholiques. M. le curé expliqua l’importance du projet pour les catholiques de langue anglaise et exhorta ses fidèles à souscrire aussi généreusement que possible, uniquement par un motif de pure charité, à ces écoles que leurs enfants ne fréquenteront point. Le montant souscrit dans la paroisse a atteint 6 046,50$. Et on continuera de plus belle d’accuser les nôtres d’être des « nationalistes ».

La quête de la propagation de la foi s’est élevée à 553$. Voici quelques mots que M. l’Abbé W. T. Davis, directeur national de cette société, adressait à M. le curé en cette occasion : « Ce montant a établi un record lors de la collecte du dimanche pour les Missions». «La générosité de vos paroissiens est certes un exemple pour l’ensemble du diocèse». Belle preuve que nos gens savent voir plus loin que leur paroisse.

Nouvelles des registres…
Seulement 5 mariages. En temps de guerre, on n’est pas particulier; on se marie où l’on trouve…
Cinquante-deux enfants ont été régénérés dans la grâce du baptême. Un par semaine, bonne moyenne…

Il y a eu 4 grandes personnes décédées. Requiescat in pace.