Il s’agit donc de la dernière série d’articles historiques qui marquaient les 40 années d’existence du journal Le Goût de vivre.
Décembre 1972
Le temps des fêtes
Augustin Desroches
Depuis quelques années, le temps des fêtes a grandement changé. Pour les enfants, c’est le temps de cadeaux. Il faut recevoir le plus gros et le plus dispendieux. Je me souviens et il n’y a pas trop longtemps de cela, les étrennes n’étaient pas trop nombreuses.
Quelques semaines avant Noël, on allait dans le bois pour y chercher un beau sapin et non un pin écossais (sylvestre). Le soir après que les petits étaient couchés, maman sortait les quelques décorations qu’elle gardait précieusement. La crèche recevait toujours la place d’honneur. Ici et là dans l’arbre, on y déposait les quelques cartes que nous recevions.
Le souvenir qui m’est le plus clair était quand papa n’était pas trop fatigué, il prenait un petit sur chaque bras de la berceuse et chantait pendant des heures les chansons du bon vieux temps. On ne les entend plus souvent aujourd’hui. Il voulait sans doute repasser ses mots pour le jour de l’An. Ce jour-là, toute la parenté se rencontrait chez « pépère » Desroches et ça commençait à chanter tôt dans l’après-midi pour arrêter aux petites heures le lendemain matin. On n’arrêtait même pas pendant le bon souper préparé par grand-mère. Tard dans l’après-midi, grand-père faisait le père Noël. Nous recevions un cadeau de notre parrain ou de notre marraine.
Le matin de Noël, on se rendait à l’église en grande « sleigh ». Nous avions hâte puisqu’à notre retour nous recevions quelques bonbons et parfois une orange. Je vous assure que les rares bonbons étaient léchés lentement afin de les faire durer plus longtemps. Nous recevions nos étrennes le matin du jour de l’An.
La fête des Rois, le 6 janvier, venait mettre fin à ces promenades et à ces visites puisque le lendemain, il fallait retourner à l’école.
Le 10 décembre 1982
Les premières cloches
sonnèrent en 1932
Claire Robitaille
Le 22 novembre 1932, les cloches de l’église Ste-Croix de Lafontaine sonnèrent pour le mariage d’Adèla Hamelin et Édouard Robitaille. Adèla demeurait à Perkinsfield mais puisqu’il faisait bien froid, le curé de Perkensfield ne voulait pas chauffer l’église. Il voulait les marier dans la sacristie mais puisque les invités étaient nombreux, Edouard ne voulait pas cela et c’est comme ça qu’ils se sont mariés à Lafontaine à dix heures du matin. Après le marriage, un bon dîner nous a été servi chez le père d’Adela, M. Pierre Hamelin à Perkinsfield et le souper chez Arthur Robitaille, père d’Edouard. Dans ce temps-là, tout se passait dans les foyers. La danse carrée et les chansons à répondre en bon canadiens-français. Qu’on avait donc du plaisir! Du violon et de l’accordéon, la musique ne nous cassait pas les oreilles comme aujourd’hui. Lucien Robitaille et Virginia Hamelin étaient les honneurs. Il n’y avait pas de voyages de noces le lendemain des noces. Les mariés se sont installés dans une petite maison de « log » dans la seizième concession sur le terrain où demeure aujourd’hui Mme Anita Brunelle.
Ils ont demeuré là pour six ans et demi ensuite six mois et demi à Toronto où ils travaillaient tous les deux. Ils reviennent à Lafontaine, s’installent sur une ferme au bout de la 18e concession. Ils ont été huit années sans avoir d’enfants. Adèla était une bonne travailleuse et aidait son mari à ramasser des roches, car c’était une terre très rocheuse, ramassait et empochait des patates, une vraie femme de cultivateur. Un jour, Edouard dit à sa femme : « Si on avait des enfants, ils pourrait prendre ta place, tu pourras pas toujours m’aider comme cela. C’est mon frère qui était sur cette terre avant. Ils ont élevé et nourri sept enfants, pourquoi pas demander au Bon Dieu de nous en donner. »
Leurs prières furent exaucées, un premier est arrivé mais malheureusement, le bon Dieu est venu le chercher à sa naissance, ensuite sept autres sont arrivés au cours des années : Louis, Donat, Réjeanne, Fernand, Patricia et Roméo et un autre qui a joint son petit frère au ciel. Ils ont demeuré trente ans à Lafontaine sur la terre au fond de la 18e concession, là où la famille a grandi. Ils déménagent à Penetanguishene sur la rue Robert où ils demeurent encore aujourd’hui 13 ans plus tard. Rendue à Penetang, Adèla qui était accoutumée à travailler fort n’était pas capable de rester à travailler rien qu’à son ménage. Elle commence à travailler ici et là. Chez Docteur et Mme Lauzon où elle travaille pour plusieurs années.
Édouard, lui, aidait ses enfants et surtout Louis, qui avait pris la terre, et il travaillait aussi au cimetière de Midland. Pour s’amuser, il allait souvent jouer au billard avec ses amis.
Le 20 novembre 1982, les cloches de l’église sonnèrent encore à l’occasion de leur 50e anniversaire de vie ensemble. Une belle messe à 16h30 a été célérée par le Père Cyril Robitaille assisté de Monseigneur Bélanger. Les jubilaires ont été conduits à l’église par un chauffeur dans une ancienne auto Pontiac année 1932, c’était amusant de voir cela. Après la sainte messe, tous les invités se sont rendus à la salle Charlebois pour le souper. Un bon souper fut servi par Mme Charlebois et ses aides.
Les jubilaires ont reçu une bénédiction spéciale du Pape Jean-Paul II et de beaux certificats de Pierre Trudeau et de William Davis. Au souper, toutes les familles des deux côtés étaient présentes et tous les petits enfants et leurs enfants. Après le souper, le maître de cérémonie demandait à quelques personnes de dire un mot pour les jubilaires genre félicitations et des petits discours sur leur vie passée. C’était bien comique ce qu’ils ont dit, ensuite on a chanté quelques chansons. Après, tout le monde s’est rendu à la salle paroissiale où plusieurs amis et gens de la parenté sont venus leur offrir leurs meilleurs vœux avec des cadeaux. Tout le monde s’est bien réjoui. Adèla et Édouard aimaient bien le plaisir et la visite.
Un soir, ils demandaient quelques parents et amis pour une épluchette de blé d’Inde. Il fallait se divertir de temps à autre. Ils ont ramassé et épluché tout le blé d’Inde qu’ils avaient mais la « gang » était plus grosse qu’ils s’attendaient. Ils ont manqué de blé d’Inde et quelques gamins sont allés en chercher dans un champ voisin mais à leur surprise, c’était du blé d’Inde à vache et là, le fun a pris. On n’a pas mangé trop de blé d’Inde mais la soirée a fini en danse. Mme Joseph Laurin jouait de l’accordéon ensuite des histoires et des chansons à répondre; une n’attendait pas l’autre.
C’est comme cela que ça se passait quand la famille Robitaille se rencontrait. Ainsi se termine un peu de la vie d’Édouard et Adèla. L’or brille encore et les cloches sonnent en ce 50e anniversaire.
Le 20 décembre 2001
Le Goût de vivre a
un nouveau toit!
Odette Bussière
C’est maintenant officiel, Le Goût de vivre a une toute nouvelle demeure. C’est dans l’ancienne maison de Mme Hélène (Ovila) Desroches située au 343 rue Lafontaine, Ouest que l’organisation du journal communautaire a emménagé le 9 décembre dernier.
Le journal occupait un local dans l’ancienne école se-condaire de Lafontaine depuis août 1995. Le journal revenait un peu à ses racines car il était parti de cet emplacement en 1984 pour s’installer au 3e étage du Centre d’activités à l’époque. Il faut toutefois se rappeler qu’il avait fait ses débuts dans l’ancien magasin de M. Lawrence Desroches et que l’on avait baptisé l’endroit «O Pissenlit» car on sait tous que cette petite fleur indésirable s’enracine pour longtemps et qu’elle est dure à déloger.
C’est définitivement vrai car le journal vient de s’enraciner en plein «coeur» du village de Lafontaine. C’est en réalité une occasion inouïe qui s’est présentée juste au moment où le journal devait trouver un nouveau refuge.
Le temps des chauffrettes durant la saison hivernale est maintenant révolu ainsi que les chaleurs intenses des mois d’été. Enfin un lieu de travail confortable et très agréable.
Nous sommes très reconnaissants d’avoir pu utili-ser le local adjacent à l’école Ste-Croix et de tout l’entraide que le personnel de l’école nous a apporté au cours des 6 dernières années. Étant donné que la possibilité de démolition de la vieille école plane il était donc temps de trouver un nouvel endroit.
Il faut ajouter que la famille de Mme Hélène Desroches a été très réceptive envers notre organisme et qu’elle était bien heureuse de voir le journal emménager dans l’ancienne maison de leur mère.
Le déménagement quant à lui s’est effectué en douceur ( et non sans douleurs) grâce à l’aide et la collaboration de nombreuses personnes que nous voulons remercier sincèrement; Louis et Thérèse Maheu, Rosita M DesRoches, Al McMaster, Rosita et Augustin Desroches, Gisèle Marchand Maurice et Tom Laurin
Ainsi la toute dernière parution de l’année 2001 aura été la première à être réalisée dans notre nouvelle demeure. De plus rappelons que Le Goût de vivre entamera sa 30e année d’existence le 3 janvier 2002!