Maxime Pronovost
Aaron Coulter est policier au poste de la Police provinciale de l’Ontario, à Midland.
Arrivé dans la région il y a une vingtaine d’années maintenant, l’homme originaire de Leamington, non loin de Windsor, un mari et père d’adolescents, est plutôt près de la communauté. Par ailleurs, vous pouvez l’entendre lors de chroniques hebdomadaires sur les ondes de la radio CFRH. Pour lui, l’idée d’apprendre la langue et de la pratiquer a émergé en 2007, lors d’un voyage en France. Nous nous sommes brièvement rencontrés pour une marche sur la rue King à Midland, le temps d’une entrevue.
M. Coulter disait: « Le français me permet d’avoir des liens avec la communauté. Quand je rencontre les enfants dans les écoles -il nommait au passage Ste-Croix, St-Joseph et Le Caron-, c’est l’occasion de pouvoir leur donner confiance en les policiers ». Les visites de policiers dans les écoles sont utiles à la fois pour éclairer le rôle d’un agent de la paix en société, mais permettent également d’éduquer les élèves quant aux réalités vécues dans la communauté en abordant les questions épineuses de la consommation de drogues et d’alcool, entre autres. Aaron ajoutait: « C’est important pour la population de comprendre qu’un policier est avant tout un être humain, c’est quelqu’un qui est au service de la population, qui protège et fait respecter la loi, mais aussi qui fait des erreurs, on est humain ».
Lors de notre rencontre, le policier en a profité pour aborder certaines des difficultés vécues au sein de la communauté, particulièrement concernant les cas d’abus de drogues liées aux opioïdes: « avec moi j’ai toujours une trousse de Naloxone, les policiers en ont tous, ça arrive qu’on est sur des lieux où quelqu’un est en overdose et on doit lui administrer un jet par le nez, ça arrive trop souvent, on ne voyait pas ça ici quand j’ai commencé ». Pourtant, le policier ne perd aucunement espoir en l’avenir, pour lui, éduquer la jeunesse efficacement quant à cette réalité permet d’éviter des problèmes dans le futur.
Aaron rappelait que dans une petite ville comme Midland et Penetanguishene, le devoir du policier se construit autour de la communication avec les résidents. Les individus croisés dans le cadre de ses fonctions seront assurément rencontrés ailleurs à d’autres occasions. Ainsi, le travail de policier est plus souple et moins restrictif que dans les grandes villes, il mentionnait en exemple qu’à Toronto, le policier commun a une relation beaucoup plus distante avec la population. À l’instant d’expliquer ce phénomène, des automobilistes klaxonnaient en le saluant au passage, alors que nous traversions la rue King: « On est loin des policiers désagréables qu’on voit dans les films, ceux qui fument des cigarettes et qui boivent du café à longueur de journée, on s’entraîne, on se tient en forme, on s’entend bien ».
Anecdotes époustouflantes
Malgré les stéréotypes des policiers qu’on voit dans les films, on peut facilement s’imaginer qu’un policier conserve en mémoire les anecdotes les plus rocambolesques. C’est avec un sourire contagieux qu’Aaron Coulter rappelait la fois où il dû arrêter un voleur de vélo qui se sauvait en pédalant. Coulter a tenté l’arrestation en agrippant le voleur à partir de l’intérieur de sa voiture de police, ce qui a entraîné sa chute à l’extérieur de l’auto-patrouille, en passant par la fenêtre.
À une autre occasion, lors d’une poursuite à pieds, il a arrêté un voleur et l’a menotté à un banc de parc. Par la suite, il s’est empressé de rejoindre son partenaire policier pour l’aider avec des complices. Sans la surveillance de Coulter, le contrevenant menotté s’est sauvé des lieux en apportant le banc de parc avec lui.
Si vous voyez Aaron Coulter dans les rues de Midland ou Penetanguishene, n’hésitez pas à le saluer, il est de ceux avec qui vous passerez très certainement un bon moment.