Michael Heintz, vendeur à l’international pour Zenair, devant un de leurs modèles d’avions de plaisance.
Joëlle Roy
L’aéroport de la Huronie est assurément un trésor caché du nord de Simcoe. Nous allons en faire un tour de piste superficiel puisque l’étendue de ses services et les possibilités pourraient faire l’objet d’un petit livre. En plus de ce regard général, nous allons zoomer sur une de ses tentacules qui s’appelle Zenair.
L’aéroport en question appartient aux trois municipalités de Penetanguishene, Midland et Tiny. Ce sont des représentants provenant des trois propriétaires qui composent le conseil d’administration. C’est à eux que se rapporte le gérant, Adam Rigden, un des deux employés à plein temps qui coordonnent toute l’activité se déroulant à la Huronia Airport.
Le financement municipal ne représente qu’un tiers du budget. Pour le reste, l’aéroport doit prélever des profits qui comblent les fonds nécessaires pour le bon fonctionnement. Le gérant nous assure qu’ils parviennent toujours à équilibrer le budget.
Quels sont ces nombreux services logés sur cet immense espace? Plusieurs sociétés s’y retrouvent; ce qui représente de la location d’espace et de bâtiments. Parmi ces sociétés, Zenair, designer et fabricant de trousses pour la construction d’avion de plaisance. Son responsable des ventes à l’international, Michael Heintz, m’offre la tournée des maîtres de cet entreprise qui embauche dix-huit employés.
Zenair : avions récréatifs
Zenair met en marché des dessins et des pièces pour quiconque veut construire son propre avion. Certains achètent les plans et construisent leurs pièces. D’autres se procurent les pièces et assurent l’assemblage. Il y a aussi une trousse dont les pièces sont rassemblées partiellement et l’assemblage en est facilité. Le prix est relatif au niveau de travail que se réserve l’acheteur. La trousse dite standard, coûte dans les environs de 25 000$.
Si nous connaissons si peu et si mal cette compagnie, c’est peut-être parce que 95% de ses ventes partent à l’étranger. Cette semaine, par exemple, cinq avions récréatifs seront livrés en Afrique du Sud.
À elle seule, la compagnie Zenair occupe deux grands hangars; un pour les pièces faites de fer et l’autre pour la fibre de verre. La location de ses hangars fait partie des revenus de l’aéroport de la Huronie.
Autres locataires
En fait, on qualifie de parc industriel l’ensemble des compagnies sur le territoire. En voici quelques exemples. AFM (Aircraft Floats Manufacturing) construit des flotteurs pour transformer les petits avions en hydravion. Son emplacement sur les berges de la baie Georgienne est idéal pour desservir la clientèle qui s’envole sur une des 30 000 îles. Aircraft Sales est concessionnaire d’avions. Une autre compagnie répare les avions.
Trois écoles de pilotage utilisent l’aéroport quoiqu’aucune d’entre elles n’y soient basées. La location de hangar se fait sous deux modèles : certains louent un hangar pour y entreposer leurs jouets (avion, motocyclette, motoneige, roulotte…). D’autres louent un terrain et y construisent leur propre hangar. Bref, l’utilisation d’espace ou de services représente les deux tiers des revenus que la Huronia Air-port doit prélever.
L’importance de la présence d’un aéroport, aussi petit soit-il, est celui de pourvoir aux services essentiels. Les services de santé, les services carcéraux, la Défense nationale, entre autres, peuvent y faire le plein d’essence. On peut comparer l’aéroport à une marina des airs. Ceci est aussi une source de revenus.
Le lien de l’aéroport avec la communauté est aussi d’une importance surprenante. Des clubs s’y retrouvent tel que le Midland District Railroad Club qui organise un événement annuel fort populaire. On y retrouve également un club nommé le Recreational Aircraft Association of Canada, Midland Huronia Chapter. Les groupes s’y rencontrent et utilisent la salle de conférence pour leurs rencontres. Une aire de pique-nique permet les barbecues et les rencontres communautaires.
Ce bref survol témoigne de l’importance de ce petit aéroport qui est d’une grande importance pour le nord de Simcoe. Le gérant, Adam Rigden explique avec éloquence les possibilités de développement. Bien sûr, dame Covid-19 a mis un frein temporaire aux projets. S’il n’eut été de la pandémie, un nouveau comptoir-resto desservirait les visiteurs. Le projet est sur la glace le temps qu’une normalité revienne. En plus, une toute nouvelle piste d’accès permet de desservir dix autres hangars.
Monsieur Rigden en profite pour exprimer son souhait de voir la communauté utiliser ce trésor local que ce soit pour y organiser une rencontre familiale, un mariage, un anniversaire ou encore une association qui y organise son assemblée générale annuelle dans sa salle de réunion ou dans son aire de pique-nique.
Le Huronia Airport est un trésor local caché qui ne souhaite qu’à être découvert!