Une période des fêtes chargée pour les policiers de la région

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Du 22 novembre au 1 janvier dernier la Police provinciale de l’Ontario (OPP) a mis en place une vaste opération R.I.D.E. (visant à cibler la consommation d’alcool au volant) sur les routes et les sentiers de motoneige dans la région de Simcoe-Nord. Si l’opération revient chaque année, certaines tendances semblent se dessiner dans la région concernant les habitudes de conduites sécuritaires. 

Hubert Théberge 

– IJL Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

L’opération en chiffre

            Il faut se rappeler qu’en Ontario, des opérations de vérifications des conducteurs ont lieu tout au long de l’année, mais que la fréquence de ces opérations s’intensifie durant la période allant de la fin novembre au début janvier.

            Durant cette période, un total de 135 opérations « R.I.D.E » ont été menées dans la région où 1974 conducteurs de véhicules et plus de 300 motoneigistes ont été interpelés par les agents de la Police provinciale. Suite à ces contrôles, 11 personnes ont été accusées d’infractions au Code de la route comprenant une consommation excessive d’alcool.

L’avis du policier

            Nous avons rencontré monsieur Aaron Coulter, agent de la Police provinciale de l’Ontario pour le questionner sur le bilan de la région sur les routes. L’agent Coulter est l’un des policiers cumulant le plus d’années d’expérience en termes de contrôle de l’alcool au volant. Lorsque questionné sur l’état de la situation il nous a partagé certains signes encourageants : « mon expérience professionnelle m’a appris que contrairement à ce que plusieurs peuvent penser ce ne sont pas nécessairement les conducteurs les plus jeunes qui prennent les pires décisions au volant. Cela s’explique possiblement par la façon dont la loi est faite (tolérance zéro pour l’alcool pour les 22 ans et moins), mais j’ose espérer que les campagnes de sensibilisation sur l’alcool que nous faisons dans les écoles depuis de nombreuses années, portent leurs fruits ».

            M. Coulter regrette de voir des conducteurs plus âgés banaliser l’alcool au volant comme on pouvait le voir il y a plusieurs dizaines d’années : « consommer de l’alcool et conduire est criminel et j’ai pu voir de nombreuses vies ruinées en raison de l’alcool au volant ».

            Le policier nous a appris que l’appareil utilisé par l’OPP pour analyser le taux d’alcool dans le sang se nomme « Intoxylizer » et qu’il est plus perfectionné et facile d’utilisation que les appareils qu’il utilisait au début de sa carrière. Concernant la détection de drogues, Aaron Coulter a précisé : « les officiers peuvent encore aujourd’hui demander au conducteur d’accomplir un ensemble de tests physiques comme se tenir sur un pied ou marcher en ligne droite sur une ligne pour déterminer si l’habilité à conduire d’un individu est affectée.

L’alcoolisme un problème qui s’aggrave?

            Le problème de l’alcoolisme est presque aussi ancien que les toutes premières civilisations et depuis la pandémie de 2020 on entend souvent dire que le nombre de personnes consommant trop d’alcool a augmenté. Nous avons questionné monsieur Julien Laramée, psychothérapeute au Centre de santé Chigamik de Midland au sujet de l’alcool et de la détresse psychologique. Lorsqu’interrogé, M. Laramée a répondu qu’il croit que l’anxiété sociale provoquée par la pandémie a eu un grand impact chez certaines personnes, particulièrement les jeunes adultes qu’il rencontre en thérapie. Il a ajouté que : « les recherches démontrent que la consommation excessive d’alcool chez les adultes a considérablement augmenté durant la pandémie et est demeurée à des niveaux élevés. Bien qu’il y ait eu une diminution de la consommation d’alcool et de marijuana chez les élèves du secondaire, la tendance générale à l’augmentation de la consommation de substances chez les adultes persiste ».

            D’ailleurs concernant les jeunes, le psychothérapeute affirme qu’ils sont plus vulnérables aux taux élevés de dépressions et d’anxiété : « le stress fait partie intégrante des périodes de croissances, mais lorsqu’un jeune ne réussit pas à s’adapter à celui-ci, il peut développer des mécanismes d’adaptation fonctionnant à court terme et potentiellement destructeur à long terme comme les addictions, l’autosabotage et une déconnexion aux besoins et émotions. »

            À ce sujet, Julien Laramée nous fait part que la région compte de nombreuses ressources et programmes bilingues pour aider les personnes à mieux vivre avec les troubles de santé mentale et qu’il offre lui-même un atelier nommé « Premiers soins en santé mentale » au Centre Chigamik. Que l’on soit jeune ou plus âgé, le message de monsieur Laramée demeure le même : « ne jamais hésiter à demander de l’aide ».

La région a-t-elle besoin davantage de policiers?

            Certains se souviennent peut-être que l’automne dernier plusieurs propriétaires de commerces de Midland réclamaient plus de présence policière dans la ville pour contrer la croissance du nombre de crimes et réguler l’augmentation de personnes sans abri dormant à proximité des commerces. À ce sujet nous avons consulté Doug Leroux, conseiller municipal et ancien maire de Penetanguishene qui nous a répondu qu’il était satisfait du travail de l’OPP dans sa municipalité. « C’est certain qu’on prendrait toujours plus de policiers, mais leur travail est excellent. Je n’ai pas les chiffres exacts, mais à mon humble avis, au niveau du taux de crimes par habitant, la situation s’est améliorée à Penetanguishene au cours de la dernière décennie. L’OPP dispose de l’unité canine, d’enquêteurs et de spécialistes auxquelles nous n’avions pas accès dans la région dans les années 1970. » 

            Pour Monsieur Leroux qui compte de nombreuses années au service de la communauté, il est rare qu’un service public soit considéré de manière irréprochable : « lorsqu’on travaille au public on s’expose aux plaintes », il se dit toutefois heureux du travail de la police dans sa municipalité.  

Photo: Policier de l’OPP en pleine opération R.I.D.E. (Crédit : gracieuseté de la Police Provinciale de l’Ontario)