La majorité des municipalités ontariennes comptent une ou plusieurs bibliothèques sur leur territoire. À ce titre, le canton de Tiny fait figure d’exception et en 2023, un changement au niveau des contrats entre Tiny et les bibliothèques des municipalités environnantes avait causé des inquiétudes chez certains résidents du canton au niveau de l’accessibilité à une bibliothèque. Plus tôt cette année, la municipalité de Tiny informait sa population qu’une nouvelle entente avait été conclue pour l’année 2025 avec les bibliothèques de Penetanguishene, Midland, Springwater et Wasaga Beach.
Hubert Théberge
– IJL Réseau.Presse
– Le Goût de vivre
Sans frais additionnels
C’est en date du 10 janvier dernier, que madame Jacqueline Brown, responsable des communications pour la municipalité de Tiny a publié le communiqué spécifiant que tous les citoyens du canton pouvaient désormais devenir membres « non-résidents » des bibliothèques de Springwater, Penetanguishene et Midland sans avoir à payer de frais individuels. Mme Brown a expliqué au journal : « L’entente qui autrefois était faite sous forme de montant forfaitaire est maintenant sous forme de remboursement par membre ». En d’autres termes, une famille de Tiny peut devenir membre de l’une des trois bibliothèques sans avoir à défrayer de coût et ce sera les bibliothèques comme telles qui factureront la municipalité de Tiny pour les frais d’abonnement en fonction du nombre de personnes qui se sont abonnées à chacune d’elles.
Dans le cas de la bibliothèque de Wasaga Beach, le canton espère pouvoir conclure une entente similaire, mais jusqu’à nouvel ordre, les résidents qui choisiront cette bibliothèque devront d’abord débourser eux-mêmes les frais d’abonnement pour ensuite demander un remboursement à la municipalité de Tiny.
Lorsque nous avons demandé à Mme Brown si le canton envisageait la construction de sa propre bibliothèque municipale cette dernière nous a simplement répondu que le conseil n’avait pas émis d’instruction au sujet de la construction d’une bibliothèque à Tiny.
Des familles satisfaites
On se doute bien que le retour des abonnements sans frais additionnels a fait le bonheur de plusieurs enfants du canton et c’est le cas d’Amaruk, Alek et Annabelle Gauvin de Lafontaine. Pour, Annique Maheu, la maman des trois jeunes Franco-ontariens l’accès à une bibliothèque est essentiel pour une communauté : « les bibliothèques offrent un bien public qui est accessible et devrait être disponible pour tous. Que ce soit pour l’accès à des livres, des revues, des cours, des activités de bricolage, de robotique, d’art, etc. pour enfants, etc., pour un endroit où faire la rencontre de gens et avoir un partage de savoir, les bibliothèques sont essentielles au bien-être de ses résidents ».
La famille Gauvin fréquente la bibliothèque de Midland où une sélection de livres en français est disponible. Par contre, madame Maheu nous a partagé qu’il n’est pas toujours évident d’accéder à une grande sélection de littérature francophone dans la région et avoue regretter l’époque de la bibliothèque-vidéothèque Alpha-Huronie de Lafontaine : « maintenant que j’ai des enfants en bas âge, la bibliothèque-vidéothèque de Alpha-Huronie qui était dans l’ancienne partie de l’École Sainte-Croix me manque beaucoup! La bibliothèque-vidéothèque a joué un grand rôle dans la jeunesse de plusieurs enfants de Lafontaine et contribuait largement au sentiment de communauté. Le centre offrait des après-midis de cinéma, des camps d’été, des vidéos, livres, jeux, etc. en français. Rien dans la région n’a pu prendre sa place depuis sa fermeture en 1995 ».
Est-ce que le canton de Tiny devrait se pourvoir de sa propre bibliothèque? Selon Annique Maheu, non : « je crois fortement dans la collaboration entre municipalités, afin d’offrir un partage de services. Ainsi les résidents profitent d’une panoplie de services grâce à une économie de masse. J’ai également mes doutes à savoir si le canton de Tiny aurait le souci d’offrir une vaste gamme de services et ressources en français. Si le Conseil municipal et ses employés peuvent faire preuve d’engagement envers les francophones pour ces services, je songerais à changer d’avis. ».
Une entente mutuellement avantageuse
Du côté de la Bibliothèque publique de Penetanguishene le retour d’une entente est une bonne nouvelle quoi que moins avantageuse. On se souvient qu’à la suite du retrait de l’abonnement municipal de Tiny, la Bibliothèque avait dû couper ses heures d’ouverture pour combler le manque à gagner. Bien que pour la bibliothèque de Penetanguishene, la nouvelle entente ne permettra pas le même afflux monétaire que le contrat d’avant 2023. La directrice de l’institution, madame Linda Keenan est satisfaite que le dossier soit réglé : « j’ai été bien soulagée de voir le dossier réglé pour éviter une autre déduction de fonds budgétés en 2025 ».
Pour, l’instant la directrice ne sait toujours pas si la nouvelle entente résultera en une augmentation des heures d’ouverture pour la bibliothèque, mais elle a tenu à signaler au journal que si les fonds étaient au rendez-vous, elle avait des projets en réserve pour la bibliothèque : « j’aimerais bien débuter la rénovation du sous-sol qui nous permettrait d’avoir de l’espace supplémentaire pour offrir plus de programmes et même d’ajouter une cuisine nous permettant de louer notre local ».
La nouvelle entente a été également bien reçue du côté de Midland où 1878 personnes de Tiny sont membres de la bibliothèque. La directrice de la bibliothèque publique, madame Trish Hayes, est fière du partage de ressources que son institution offre aux citoyens de Tiny « les services de bibliothèque sont des pierres angulaires de la construction d’une communauté. Nous cherchons avant tout à améliorer la qualité de vie de nos membres en leur donnant libre accès à nos ressources et espaces ».
Alors que l’ensemble de la population tend plus que jamais à utiliser les ressources numériques pour leurs recherches et leurs loisirs, les bibliothèques semblent avoir plus que jamais, un rôle de carrefour social pour les communautés qu’elles desservent. Il est donc compréhensible qu’une entente comme celle annoncée par le canton de Tiny, au début du mois de janvier, fasse le bonheur de plusieurs familles.
Photo: Amaruk, Alek et Annabelle Gauvin (Crédit : gracieuseté d’Annique Maheu)