Services offerts en français aux enfants de la région

Partagez cet article avec vos amis!

Après plus de 4 ans, le centre On y va de Penetanguishene a rouvert ses portes aux enfants de la région. C’est le 20 janvier dernier que le local complètement rénové situé dans l’immeuble de la Clé a accueilli des enfants accompagnés de leurs parents. Nous avons profité de l’occasion pour faire une mise à jour au sujet des services à l’enfance offerts par la Clé sachant que les responsables travaillent fort depuis plusieurs années pour maintenir ces services, malgré la pénurie de main-d’œuvre francophone.

Hubert Théberge 

– IJL Réseau.Presse 

– Le Goût de vivre

Des garderies toujours autant en demande

            Les listes d’attente sont toujours aussi longues dans plusieurs des six services de garderies opérés par La Clé. La directrice des services à l’enfance de La Clé, madame Annick Brown nous a confié que malgré les efforts déployés par son équipe et les nouvelles mesures gouvernementales (SPAGJE) apparues il y a plus de 2 ans, l’embauche d’éducatrices à la petite enfance demeure le principal défi de son travail. Le Système pancanadien sur l’apprentissage et la garde des jeunes enfants (SPAGJE) est une mesure visant entre autres à réduire les coûts en garderie à une moyenne de 10 $ par enfant et à valoriser la main-d’œuvre.

            En 2025, la pénurie d’éducatrices francophones est encore présente dans le comté de Simcoe : « pour le moment, c’est toujours aussi difficile de recruter, surtout dans un centre francophone en situation minoritaire.  Le programme SPAGJE aide à pouvoir retenir nos éducatrices qualifiées, mais la subvention salariale de SPAGJE s’applique seulement aux éducatrices diplômées et faisant partie de l’ordre.  Ceci n’aide pas à élever les salaires des nombreuses éducatrices non qualifiées » a partagé Annick Brown.

L’immigration francophone à la rescousse ?

            Alors qu’il y a quelques mois, le commissaire des services en français, Carl Bouchard, se disait satisfait du maintien du pourcentage d’immigration française, l’afflux de nouveaux travailleurs francophones en Ontario ne facilite pas de facto la tâche de recrutement d’Annick Brown. La directrice des services à la famille explique : « Pour la région de Barrie oui, l’immigration francophone nous aide, mais c’est la seule ville vraiment de nos 6 régions d’où proviennent de nouveaux curriculum vitae.  Souvent, les nouveaux arrivants n’ont pas encore de permis de conduire ou de voiture pour aller travailler dans nos autres régions comme à Penetanguishene et Lafontaine où il n’est pas évident de se rendre en transport en commun. » 

            Au cours des 5 dernières années, de nombreuses solutions ont été explorées par l’équipe des services à la famille de La Clé pour faciliter le recrutement des éducatrices. Que ce soit des demandes aux réseaux des professeurs suppléants, des offres à temps partiel aux personnes retraitées ou le réseautage à partir des employés déjà en place, de nombreuses avenues ont été considérées par Annick Brown et son équipe pour pallier au manque de personnel : « nous avons par exemple déjà demandé aux profs suppléants de remplacer dans les garderies, mais ils reçoivent des appels presque chaque jour pour aller remplacer dans les écoles, et franchement, le salaire est plus élevé dans les conseils scolaires ».

Attirer les éducatrices par la qualité du service

            Même si certaines avenues ne se sont pas avérées concluantes pour le recrutement de nouvelles éducatrices, l’équipe d’Annick Brown ne renonce pas et mise sur les améliorations constantes du service comme tel pour attirer les passionnés de l’enfance. Madame Brown poursuit : « s’il est parfois difficile pour un organisme sans but lucratif d’offrir des salaires compétitifs, l’ambiance de travail est positive et les journées auprès des enfants sont réellement gratifiantes ». 

            La directrice partage que son objectif pour 2025 est donc de continuer à améliorer les services de garde en les rendant uniques et adaptés à la région : « je vise beaucoup plus l’aspect pédagogique en service de garde, aider ceux qui vont à l’école en septembre à se préparer, mieux appuyer les enfants ayant des difficultés ou des défis, mieux soutenir les intervenantes dans leur rôle d’éducatrice et non de gardienne, appuyer les familles dans le développement de leurs enfants via notre programme de santé mentale. Bref, offrir plus de soutien et de ressources aux familles comme telles, pas seulement les enfants.  Je vise aussi beaucoup le développement de la langue et de l’appartenance culturelle.  On veut que les enfants soient fiers d’être francophones, pas sentir le français comme une obligation. »

Un service toujours aussi capital pour plusieurs familles

            On dit souvent que l’apprentissage d’une langue se fait plus facilement lorsqu’il est amorcé en bas âge et les parents de la région comptent sur les écoles et les services de garde francophones pour transmettre la culture et l’identité franco-ontarienne. C’est pour cette raison que pour Jocelyn Marchildon, maman d’une fillette de 3 ans, l’accès à une garderie francophone est essentiel : « C’est une belle opportunité pour ma fille de pratiquer le français, car son père est anglophone et la plupart du temps nous parlons anglais à la maison. La garderie « Le petit voilier » lui permet de grandir dans un environnement de socialisation en français et favorise sa transition vers une éducation francophone à l’école ».

            Madame Marchildon est consciente de la chance qu’elle a de pouvoir accéder au service de garde français alors que de nombreuses familles sont toujours sur une liste d’attente. Elle est particulièrement satisfaite du travail des éducatrices de la garderie « Le petit voilier » : « les éducatrices sont souvent bien formées, patientes et engagées dans la mission de créer un environnement chaleureux et éducatif pour les enfants. Leurs efforts pour transmettre les compétences sociales, émotionnelles et langagières en français sont inestimables ».

Le retour en force du centre On y va de Penetanguishene

            Lundi le 20 janvier dernier, le local d’On y va, situé dans l’immeuble de la Clé de Penetanguishene, accueillait ses premiers duos parents enfants de plus de 3 ans. À la différence des services de garde, le centre On y va propose des activités parents-enfants (ou grands-parents-petits-enfants) où les interactions entre les duos permettent l’apprentissage social des enfants. Madame Brown explique : « La grande différence est que le parent accompagne son enfant dans un centre On y va. Donc il y a beaucoup plus d’interactions et de conversations avec les parents au sujet du développement de leurs enfants.  C’est aussi un endroit où les parents peuvent interagir entre eux, se faire des connexions et un réseau social francophone. »

            On rappelle que le centre On y va de Penetanguishene avait cessé momentanément ses activités pendant la pandémie de 2020 et que de multiples inondations avaient endommagé les locaux au cours de l’été et de l’automne 2021. Au cours des trois dernières années, les gestionnaires de La Clé en ont profité pour refaire une cure de jouvence au centre.    

Photo :  Annick Brown, directrice des services à la famille (Crédit: Odette Bussière)