L’initiative de dessiner ou de peindre un arbre par jour relance l’artiste, Ginette Pelletier, dans un nouvel élan créatif.
Si à l’époque les voyageurs ont fait le trajet du Nipissing à la Huronie à coups de rames, c’est à coups de pinceau que l’artiste visuelle Ginette Pelletier a fait le sien. Son parcours la conduit aujourd’hui à sa première exposition solo intitulée Un jour, un arbre et dont le vernissage est prévu pour juillet 2020.
Joëlle Roy — Initiative de journalisme local – APF – Ontario
Ginette Pelletier a aménagé sa pratique dans les eaux de la baie Georgienne, bien connues pour leurs propriétés créatives et inspirantes. Son œuvre débridée s’appuie sur une formation solide acquise dans le Nipissing, alors qu’elle habitait Sturgeon Falls.
L’Université du Nipissing et le Collège Canadore de North Bay, terreaux fertiles pour l’apprentissage d’une jeune femme arrivée de Montréal, ont cultivé en elle une appréciation de l’art canadien ainsi qu’une maîtrise approfondie des techniques et des rudiments de l’art visuel.
Avant la fin de cette première année universitaire, où elle s’affairait à terminer un diplôme en psychologie, les arts l’ont prise par les sentiments : «Ça m’a vraiment foudroyée. J’étudiais en psychologie pour me préparer à un bon job. En avril de ma première année, je me suis réorientée vers une double majeure en arts et en psycho», raconte Ginette Pelletier.
Un premier mentor marquant
Son premier mentor, rencontré dans ce Nord formateur, a été nul autre que Keith Campbell. Originaire de North Bay, artiste céramique récompensé à de multiples reprises, il lui a inculqué des connaissances qui ont permis à Ginette Pelletier de faire ses premières armes en sculpture. Auprès de ce maître, l’artiste a affirmé sa créativité dans une pièce baptisée L’esprit du lac Nipissing.
En 2014, l’artiste s’installe au sud de la baie Georgienne, dans la région de Midland. On remarque d’ailleurs, dans l’œuvre de Pelletier, l’influence de la nature qui l’entoure. Pour marquer cette transition, Ginette crée une autre sculpture qu’elle appelle L’esprit de la baie Georgienne. Puis, sa créativité prendra la route du dessin et de la peinture.
Un tournant de 180 degrés s’amorce lorsque l’artiste découvre la communauté de l’école et galerie d’art Quest, à Midland. Là-bas, Ginette Pelletier rencontre sa prochaine mentore, Jill Price, avec qui elle s’embarque dans un voyage au-delà de la technique.
Pour tout créateur vient le jour où il faut sortir de la formation et prendre le chemin vierge de sa propre création.
Expositions et inspiration
Jill Price a joué un rôle déterminant dans l’œuvre Pelletier. Parmi les premières manifestations de la touche personnelle de l’artiste, on trouve la peinture Leaving Northern Ontario.
«J’y voyais le début des montagnes… la perspective que l’on voit quand on entre à North Bay par la route 63», explique l’artiste. Cette peinture, qui marque ses adieux au Nipissing, est tombée dans l’œil de la regrettée Paulette Gagnon qui, de passage en Huronie, l’a achetée sur le coup.
Ginette Pelletier a poursuivi son exploration à travers diverses méthodes et divers outils. Ses participations à des expositions collectives ne cessent de se multiplier. Au cours des deux dernières années, Ginette Pelletier a exposé en duo deux fois, des événements qui ont suscité un élan de création sans précédent chez l’artiste, suivi d’un épuisement d’inspiration.
Dans le but de se sortir de ce gel, Ginette s’abandonne à un conseil entendu dans un cours pour stimuler le déblocage : la recette consiste à s’adonner à un seul thème de création, quotidiennement, pendant cent jours. L’exposition Un jour, un arbre témoignera de ce cheminement dans l’exploitation du sujet choisi.
Déjà lancée dans une nouvelle course créative, Ginette Pelletier espère tenir le vernissage de sa première exposition solo le 16 juillet à Lafontaine, si la COVID-19 le permet. Après ce confinement, vivement une balade dans la forêt de l’imaginaire!