Janice Murton, directrice de l’Association des propriétaires riverains de Lafontaine.
Maxime Pronovost
L’Association des propriétaires riverains de Lafontaine (traduction libre de Lafontaine Area Shoreline Homeowners Association) fait parler d’elle depuis un certain temps et pour maintes raisons. L’organisme sans but lucratif représente ses membres auprès de toutes instances. Nous avons voulu en savoir plus sur sa raison d’être et ce qui motivait ses membres quant à faire partie de l’Association. Janice Murton, la directrice de l’Association, nous rencontrait pour discuter de cette Association mieux connue sous l’acronyme LASHA.
Ce sont 210 membres qui forment l’Association. La communauté totale comprend 185 résidences en bordure de la baie et 1 000 résidences hors plage dans le secteur riverain de Lafontaine entre Trillium Lane et la 18e concession. L’Association a été créée en novembre 2015 à la suite de l’adoption d’un plan stratégique par le conseil municipal de Tiny et vise la participation communautaire alors que cette zone riveraine spécifique n’avait pas d’Association organisée qui la représentait. Comme le mentionnait Janice: « Ça pose problème que plusieurs personnes vivent dans le même voisinage depuis 15 ou 20 ans et ne se connaissent pas, en se rencontrant et en parlant, on arrive à mieux comprendre les besoins des propriétaires riverains, on arrive ensemble à mieux s’informer et à trouver des réponses en fonction de ce que veut savoir la communauté ».
À titre d’exemple, l’Association a permis notamment d’informer de nouveaux résidents de chalets saisonniers quant aux fausses sceptiques: « C’est pas évident pour certaines personnes que d’arriver dans un nouvel endroit en sachant qu’il faut s’occuper de ces choses-là, c’qui fait que dans l’Association, on en discute lors de rencontre, généralement aux 2 mois ».
L’Association a pour mandat d’être proactive à l’égard des défis et des inquiétudes que peuvent rencontrer les résidents. « On s’organise pour informer […] pour la végétation autour des maisons et des chalets, l’an dernier on a pu organiser une rencontre avec des spécialistes pour rester informés et mieux réagir ».
Un niveau de l’eau qui inquiète
Comme nous disait Janice: « Je n’ai jamais vu le niveau de l’eau être aussi haut que présentement, à certains endroits, comme à la 18e concession, il n’y a plus de plage, pas loin de là, c’est carrément des maisons qui sont inondées et il n’y a rien à faire. On sort l’eau du sous-sol et on constate que ça rentre aussi rapidement que ça sort, c’est vraiment le niveau de l’eau qui apporte ce problème-là ».
L’érosion des berges a effectivement de quoi inquiéter. Dans une autre entrevue, Jean-François Robitaille, directeur de l’ingénierie au canton de Tiny, nous disait: « Le niveau de l’eau de la Baie Georgienne est très élevé et ça a grugé beaucoup de terrain à bien des endroits, on a réparé récemment, mais on est vraiment mal pris en voyant ça, on ne contrôle pas le niveau de l’eau… et l’eau c’est puissant ».
Certains résidents sont éprouvés par la situation: « Un d’eux ne sait plus quoi faire, face aux inondations. Il se demandait s’il devait vendre » nous disait Janice.
Un accès à Internet restreint
Une bonne partie du secteur dont font partie les membres de l’Association des propriétaires riverains de Lafontaine connaît le phénomène de la fracture numérique, soit d’avoir un accès à Internet limité, voire inexistant à certains moments. Ce qui pose son lot de problèmes, particulièrement à l’ère de la pandémie de COVID-19. D’avoir un accès limité à Internet au moment où le système d’éducation passe momentanément uniquement par Internet, c’est un problème grave. À noter que certains propriétaires habitent à l’extérieur du pays, ce qui vient compliquer la surveillance de leur domicile sans Internet. L’Association leur a permis de rester en contact avec des résidents proches, pouvant les rejoindre autrement.
L’union fait la force
Au-delà de partager les inquiétudes susmentionnées, l’Association permet aux résidents de nouer des liens lors de « block parties » organisés à certains moments de l’année, comme à la fête du Canada, où à l’habitude, des feux d’artifices font briller le ciel au bout de la 16e concession. « On est là pour former une communauté, pour resserrer les liens entre les gens et pour avoir du plaisir, on invite les gens à se joindre à nous ».