C’est le 28 avril dernier que plusieurs personnes ont planté des arbres sur les berges du ruisseau de Lafontaine, le long de la 15e concession. On retrouve en avant: André Desroches, Tom et Irene Albert, Jayden Morley, Raymond DeVillers, Linda et Pete DeVillers, Gilles Brunelle; en arrière: Adrien French, Amanda Lagacé, André Beausoleil, organisateur de l’activité, Steve Brunelle, Jos DeVillers, Mike Skerritt, Daniel Marchildon, Yvon Brunelle, Marcel Maurice, Gord DeVillers et Ted DeVillers. Absent de la photo: Denis Brunelle.
Par: Daniel Marchildon
Le samedi 28 avril dernier, l’environnement de Lafontaine a gagné le gros lot. Pas en argent, mais en quelque chose de bien plus précieux : de l’habitat restauré.
Une vingtaine de bénévoles, sous l’égide de l’Association de restauration d’habitat de Lafontaine (ARHL), a planté 850 arbres (chênes, érables, peupliers, cèdres, canneberges, épinettes, mélèzes et frênes) le long du ruisseau qui traverse l’extrémité sud du terrain du Villageois et en bordure du chemin de la 15e concession.
Ce projet de plantation d’arbres pour protéger et améliorer la qualité de l’eau du ruisseau en est à sa deuxième édition. Il profite de l’aide financière du ministère ontarien des Richesses naturelles (MRN) à travers son Programme de participation communautaire à la gestion des pêches et de la faune. Une subvention de 1 300 $ a servi à l’achat des arbres provenant de la pépinière Somerville Nurseries, près de Everett dans le sud du comté de Simcoe.
En plus des bénévoles, cette initiative pour restaurer l’habitat du ruisseau a fait appel à de nombreux partenaires qui y ont contribué généreusement, soit Le Villageois de Lafontaine (qui est le propriétaire du terrain et a autorisé l’ARHL à y planter des arbres), et d’autres qui ont fourni du matériel et du soutien : Éco-Huronie, l’Association environnementale du bas Severn, le North Simcoe Stewardship (affilié au MRN) et le magasin Foodland de Penetanguishene qui a donné de la nourriture pour les planteurs.
Pour le coordonnateur du projet, «l’homme qui plantait les arbres» de Lafontaine, André Beausoleil : «Les résultats sont exactement ce que j’avais souhaité. Les gens veulent bien appuyer cette cause. C’est une activité culturelle en même temps. Tout le monde a des souvenirs de la crique, d’être tombé dedans, d’avoir pêché de la truite.»
Les origines de l’ARHL remontent à 2001, et à la fondation du Club de faune et de flore de Lafontaine par Victor Brunelle. Au cours de la dernière année, ce club, qui a réalisé des projets dans la région pour aider à la faune, est devenu l’Association de restauration de l’habitat de Lafontaine pour mieux refléter sa vocation. Une trentaine de personnes participent à l’ARHL.
Pourquoi planter des arbres au bord du ruisseau ?
«Avec la crique, explique André Beausoleil, ce qu’on cherche à faire c’est de rétablir une bande riveraine, une zone tampon contre l’agriculture. Les plantes peuvent empêcher les engrais et les pesticides d’aboutir dans l’eau. En plantant des arbres, on améliore la qualité de l’eau. Aussi on prévient l’érosion, car les racines des plantes retiennent la terre. En même temps, on favorise la biodiversité. En plus, on crée un corridor pour la faune, un endroit où les amphibies, comme les tortues, les grenouilles, les serpents, ou encore les plus gros animaux, comme les dindes sauvages, les chevreuils, peuvent circuler et où les oiseaux peuvent faire leurs nids.»
Qu’a-t-il de spécial le ruisseau de Lafontaine? «La crique, précise André Beausoleil, est identifiée comme une source d’eau froide qui est importante pour les poissons, la truite et le saumon, qui ont besoin de gravois pour leurs œufs. S’il y a trop d’érosion, ça fait disparaître le gravois et les œufs sont étouffés. (…) Les arbres servent aussi à créer de l’ombre, ce qui garde la température de l’eau plus basse. Les truites sont très sensibles à la température et à la qualité de l’eau. C’est pour ça qu’on concentre sur la crique, parce que ça aide toute la nature. »
Le projet sert également d’outil pour éduquer les gens sur la plus grande richesse de Lafontaine : son environnement. À long terme, André Beausoleil espère de voir des sentiers serpenter à travers les arbres le long du ruisseau. Les gens pourraient y marcher et, si on y mettait des bancs, se repo-ser et contempler la nature.
Si tout va bien, cette deuxième année de plantation ne sera pas la dernière. L’ARHL prépare déjà une autre demande d’aide financière afin de poursuivre le travail l’année prochaine. Elle aimerait pouvoir planter des arbres plus au nord et au sud du ruisseau sur d’autres terrains en plus de celui du Villageois.
Le MNR a identifié le ruisseau et le bassin versant de Lafontaine comme une source importante pour l’habitat et l’écologie de la région. Les béné-voles répondent bien à l’appel de venir planter des arbres. Cependant, André Beausoleil constate que : « Le plus gros défi c’est d’obtenir la collaboration des propriétaires, surtout des fermiers. » Ainsi l’association compte approcher des propriétaires des terres le long du ruisseau pour obtenir leur permission de planter des arbres, ou encore des buissons qui prennent moins de place et ne bloquent pas la vue.
Espérons donc que cette initiative de plantation d’arbres se poursuivra et s’étendra. Ainsi, la région de Lafontaine continuera à s’enrichir, et nous gagnerons tous le gros lot.