Afin de souligner le 40e anniversaire du journal communautaire «Le Goût de vivre», l’équipe a cru bon de partager son historique. De plus, le journal publiera des articles qui ont paru pendant ces nombreuses années et qui ont façonné la communauté. Ces articles vous rappelleront sans doute, plein de souvenirs. Nous espérons que vous allez profiter des publications historiques. Soyez aux aguets car il y aura également des concours tout au long de l’année dont un sur cette page.
Le 3 juin 1999 L’école Saints-Martyrs-Canadiens de Perkinsfield ferme ses portes par Mathieu Meunier La cloche a sonné, et ce n’est pas celle qui annonce la récréation. C’est le son qui confirme la fermeture de l’école élémentaire Saints-Martyrs-Canadiens de Perkinsfield, à la fin de l’année 1999-2000. La motion de fermeture a été votée, le jeudi 27 mai à Toronto, par le Conseil scolaire de district centre-sud (CSDC Centre-Sud). Les 10 conseillers et conseillères présents à la réunion ont voté majoritairement pour la fermeture de l’école. Le Conseil a évoqué des questions d’ordre économique pour justifier la fermeture de l’école. «Il faut comprendre que les règles du jeux ont changé pour obtenir de l’argent du gouvernement. La décision découle d’une étude, qui n’est pas terminée, et qui touche l’ensemble du territoire. Dans le nord, l’analyse des places-élèves révèle que beaucoup d’écoles fonctionnent en-dessous de 70% de leur capacité», explique la directrice de l’éducation du Conseil, Madeleine L. Champagne. La fermeture de l’école apportera environ 189 000$ d’épargne au Fonds d’opération du Conseil. «Je comprends que sur le coup, c’est dûr à accepter. Ça n’a pas été une décision facile pour le Conseil. Nous avons dû regarder l’étendue de notre territoire. Mais nous ne voulons pas que les élèves de Saints-Martyrs soient péna-lisés, et c’est à nous d’en faire en sorte», ajoute Mme Champagne. Les 51 élèves de Saints-Martyrs-Canadiens auront une dernière année à passer dans leur école puisque la fermeture est prévue pour l’année 1999-2000. Le sort des élèves et de l’édifice sera remis entre les mains d’un comité de transition formé de membres du Conseil, de parents et de différents représentants de la communauté. C’est dans une lettre datée du 28 avril que la communauté de Perkinsfield a appris que le Conseil avait voté l’«intention» de fermer leur école primaire. Un comité du CSDC Centre-Sud, formé de conseillers et d’employés du Conseil, a rencontré ensuite la communauté durant le mois de mai. Les parents se sont mobilisés, avec l’aide de l’ancienne conseillère scolaire Bonita Wojcicki, pour assister à ces réunions. Puis un mois plus tard, le verdict tombait. «Ils ont pris une aussi grande décision en si peu de temps. Nous vivions depuis longtemps avec la crainte d’une éventuelle fermeture, mais on n’a jamais pensé que cela arriverait aussi vite, sans nous donner toutes les explications», a déploré Mona Desroches, un parent qui s’est impliqué pour la survie de Saints-Martyrs-Canadiens. Une délégation de 85 personnes de la communauté a assisté à la réunion décisive et a tenté, une dernière fois, de convaincre le Conseil de préserver Saints-Martyrs. Pour faire entendre leurs sentiments face à leur école élémentaire, ces parents ont présenté un diaporama au cours de la réunion. «Si l’école française ferme, l’Église est la prochaine à fermer». «Fermer l’école, c’est détruire la communauté, même si on dit que c’est la meilleure chose, je n’y crois pas», «on ne veut pas fermer – continuons, on va s’ajuster – mais vous ne pouvez pas continuer à nous faire ça», pouvait-on y entendre lors de cette présentation, par la voix émotive de Mona Desroches. Après l’annonce de la fermeture, la délégation de Perkinsfield a quitté la salle de réunion, sans tambour ni trompette, en silence. «La tâche la plus difficile sera d’annoncer ça à nos enfants. Ils nous ont vu se démener, pendant des semaines parfois jusqu’aux petites heures du matin, pour monter des présentations. Et là on revient avec des mauvaises nouvelles», dit Mme Desroches.