Même si la communauté de Port McNicoll, à 160 km au nord de Toronto, finit par perdre le Keewatin, ce bateau à vapeur historique de 1907 que des bénévoles avaient réussi à transformer en attraction touristique, grâce à une demi-douzaine de ces amis du Keewatin, le navire laissera un legs durable : le Musée canadien de l’eau.
Daniel Marchildon – IJL Réseau.presse – Le Goût de vivre
Ce tout nouveau musée, lancé de façon virtuelle le 22 mars dernier, vise, selon Fred Addis, un des 9 membres du conseil d’administration (CA) à : «Brancher Port McNicoll sur une vision mondiale de l’eau à travers le réseau de l’UNESCO des musées d’eau. Nous ne voulions pas que le legs de tout le travail que les bénévoles ont mis dans le Keewatin finisse par disparaître. Nous voulions assurer un legs durable qui peut contribuer à l’avenir de Port McNicoll.»
58 musées, mais un objectif
Ce Musée canadien de l’eau, le premier du genre au pays, s’ajoute aux 57 autres à travers le monde. «Le Canada était le seul des pays du G7 à ne pas avoir un Musée de l’eau», souligne Fred Addis.
Ces musées sont différents les uns des autres, mais partagent un objectif commun : faire comprendre aux gens l’importance de la nature de l’eau qui assure et soutient la vie sur terre. Par rapport au Musée canadien, Fred Addis ajoute que : «Nous voulons qu’il contribue à l’économie du tourisme de Simcoe Nord.»
Bien que, pour l’instant, le Musée se limite à un site web avec une exposition sur le Keewatin, son CA cherche à établir un local avec des expositions physiques à Port McNicoll.
Le Musée est en train de s’incorporer légalement en tant qu’organisme à but non lucratif ce qui lui permettra de recevoir des dons et d’aller chercher du financement. Le CA évalue qu’il faudrait amasser 18 à 20 000 $ pour réaliser la première étape du projet. À l’heure actuelle, ses membres assurent les dépenses eux-mêmes.
Un musée national et bilingue
«Personnellement, affirme Fred Addis, mon but c’est que le musée, en tant qu’institution nationale, soit complètement bilingue, surtout dans une communauté comme la nôtre qui a une histoire bilingue.» Déjà le site web du Musée canadien de l’eau/Canadian Water Museum contient un peu de français.
À court terme, le Musée a approché la municipalité de Tay dans le but d’obtenir un étudiant comme employé d’été. Il planifie dès le 3 juillet d’offrir une série de trois visites pédestres guidées de 90 minutes tous les dimanches. Ces tournées présenteront trois thèmes en rotation : l’histoire de Port McNicoll et de la baie Georgienne, la vision et la culture de l’eau chez les Premières nations et Port McNicoll vu d’une perspective naturaliste.
L’organisme souhaite collaborer avec de nombreux partenaires intéressés aux questions entourant l’eau, maintient Fred Addis en notant tout particulièrement la participation de personnes-ressources du Georgian Bay Native Friendship Centre à Midland qui présentent la conception de l’eau des Premières nations.
Un appel à envoyer des photos
Le Musée fait présentement aussi appel à la participation du public général en lui demandant de soumettre électroniquement des photos qui illustrent l’eau pour les exposer sur son site web. L’objectif : exposer 2 022 photographies pour signaler l’année de création du Musée.
Selon Fred Addis : «Des photos nous parviennent de partout au Canada. La réaction des gens à l’ouverture du Musée a été fantastique et les commentaires nous arrivent du pays en entier.»
Idéalement, les organisateurs voudraient que le Keewatin fasse partie du Musée. Mais, le propriétaire du bateau, le promoteur immobilier Skyline Investments, qui a fermé l’accès au navire à l’été 2020, semble déterminé à le donner au Musée maritime des Grands Lacs à Kingston. Ainsi, les chances que le Keewatin demeure à Port McNicoll demeurent minces.
Reste à voir si le Musée pourra profiter de la vague qu’il a créée. Pour en savoir davantage au sujet du Musée canadien sur l’eau ou encore soumettre des photos pour l’exposition, on peut se rendre à son site : https://www.canadianmuseumofwater.net/
Dans la photo on aperçoit la passerelle du Keewatin photographiée avant la fermeture de ce musée flottant à Port McNicoll en 2020. Ce musée qui risque de disparaître a donné naissance à un autre : le Musée canadien de l’eau, une institution qui vise à être d’envergure nationale et à raconter entre autres l’histoire maritime de Port McNicoll et de la baie Georgienne. Ce tout nouveau musée prévoit lancer dès le mois de juillet une série de trois visites guidées pédestres de 90 minutes tous les dimanches après-midi.
(Crédit Micheline Marchand)