Tout récemment, l’organisme médico-communautaire Chigamik ouvrait ses portes à la communauté pour accueillir les gens dans une cérémonie d’ouverture un an et demi en retard sous le régime Covid 19. Une discussion avec la directrice, Suzanne Marchand, et la présidente, Élise Robitaille, nous permet de constater que l’évolution de Chigamik est le résultat d’un travail acharné de plus d’une décennie et de la continuité de partenariat serré tel que celui exercé avec les soins de santé mentale externes de Waypoint.
Joëlle Roy
–IJL – Réseau.Presse
–Le Goût de vivre
On pourrait dire que le nouveau bâtiment nommé le Centre de santé communautaire de Midland symbolise le mariage entre Chigamik et les soins externes de Waypoint même s’ils vivaient en union libre depuis plus de dix ans. L’édifice représente, en fait, l’acharnement d’un travail continu sous la gouverne de Carol Lambie de Waypoint et de David Jeffery à Chigamik.
Les services prodigués à une clientèle commune ont tout à gagner à habiter sous le même toit. À titre d’exemple du phénomène, mentionnons le programme de réintégration au monde du travail offert par Waypoint. Il s’agit d’accompagner les clients vers une réinsertion au travail. Chigamik, dans ce contexte embauche quatre de ces clients à la fois pour l’entretien de l’édifice et de la cour pour des périodes de six mois à la fois. De plus «le partenariat avec Waypoint a permis d’obtenir un plus grand édifice. On avait besoin d’espace! »affirme la présidente Élise Robitaille.
Un autre exemple de cette cohabitation de mandat médico-social : Le carrefour bien-être pour les jeunes. Cette fois le couple s’ouvre à l’intervention de quelques autres organismes qui s’adonnent au bien-être de la jeunesse tel que le «Catholic Family Health Services» et le «Barrie Youth Haven» pour ne nommer que ces deux-là.
Suzanne Marchand, directrice générale indique : «On veut s’assurer que les jeunes de notre communauté aient leur espace dans notre édifice». Elle ajoute que leur local est accueillant, à leur image avec, entre autres, des jeux vidéo et des ordinateurs pour faciliter l’aide aux devoirs. Elle ajoute : «La pandémie a été dure sur les jeunes». Ce programme pour les jeunes démontre qu’il n’y a pas seulement des comités qui se rencontrent pour discuter. Il y a aussi, sur le terrain, un travail concret qui s’accomplit.
La présidente, Élise Robitaille, s’est jointe à l’organisme car la devise séduit par son humanisme universel : chaque personne compte! Peu importe l’origine, le niveau d’éducation, la langue ou le rang social, le centre de santé communautaire se soucie de tous et toutes. Pour Élise, le programme mené par Jeff Graham se rapproche de cette philosophie. Il rencontre, sur la rue, des gens qui ont des besoins de soins primaires ou encore des soins en santé mentale. Certains sont acheminés vers les services de Waypoint. C’est un autre exemple du croisement de mandat.
Les résultats atteints après cette première année dans le nouvel édifice sont étonnants malgré les embûches de la pandémie. Même les services prodigués aux francophones démontrent une croissance. Chigamik a comme mandat de rejoindre 20% des francophones. Ce qui a aidé cet objectif, c’est l’élargissement de la définition du mot francophone. La plupart des francophones du nord de Simcoe ont toujours consulté en matière de santé dans la langue anglaise. Alors l’accès aux services de santé en français est souvent futile. On reconnaît que le français est une langue d’origine mais non la langue utilisée en premier. Élise constate que «Ça aide d’avoir une directrice francophone».
Pour Suzanne Marchand, le défi demeure de faire connaître son organisme. Après plus de dix ans d’existence, elle s’étonne de constater combien bon nombre de personnes ne connaissent toujours pas la mission de Chigamik.
Sa plus grande fierté est de porter le flambeau légué par David Jeffery et Carol Lambie, les anciens dirigeants de Chigamik et de Waypoint, respectivement. Elle entend le porter haut avec acharnement et fierté.
Suzanne Marchand, directrice générale est en compagnie d’Élise Robitaille, présidente de Chigamik.