Marie-Josée Martin
À mi-chemin entre le site d’information touristique et le récit de voyage, Ontarioterredemots.ca invite à découvrir autrement l’Ontario. Fruit de plusieurs années de travail, cette plateforme interactive, lancée en septembre par l’Association des auteures et auteurs de l’Ontario français, innove et séduit avec ses parcours et ses cartes thématiques.
« Prêtez l’oreille et vous entendrez ces pierres placoter dans leur langage », annonce la slameuse LouNat (Louise N. Boucher) dans « Vedettes des rivières », petit texte qui nous présente les rapides Remic, où vivent et meurent les sculptures éphémères de John F. Ceprano.
Ce n’est qu’un exemple parmi les nombreux lieux répertoriés sur Ontario terre de mots. On y trouve des destinations incontournables, comme le Musée canadien de la nature au centre-ville d’Ottawa, des arrêts inattendus, comme le restaurant Fontenelle à Vanier, et des eaux hantées par d’étranges créatures, comme la baie de Minnehaha, où vit un monstre appelé « esturgeon », source du caviar. En ce qui me concerne, j’ai signé trois textes, dont une histoire de mariage et de latté campée au cœur de la capitale, au café Equator du Centre national des Arts.
J’ai beau habiter la province depuis trois décennies, j’ai quand même été souvent étonnée en parcourant Ontario terre de mots et j’ai eu envie de voir ou de revoir ces endroits qu’on présente à travers le regard original et sensible de la poète Margaret Michèle Cook, de la traductrice Madeleine Stratford, du romancier Soufiane Chakkouche et d’autres — une soixantaine en tout.
Quand je voyage, j’aime bien préparer mon séjour en lisant un ou deux romans emblématiques, écrits par des gens du coin : c’est ma façon de connaître la personnalité d’une ville ou d’une région, de m’imprégner de son atmosphère, de ses couleurs; de palper son âme. Ontario terre de mots permet cela aussi, dans un format condensé et actuel, qui tire parti de la technologie. Vous pouvez même choisir que les textes vous soient lus! En effet, les voix de Mireille Messier et d’Yves Turbide leur donnent vie lorsqu’on appuie sur le bouton « lecture » placé au bas des textes.
Les parcours proposés par Ontario terre de mots se concentrent pour l’instant autour de trois villes : Ottawa, Sudbury et Toronto. Chaque texte offre, en un ou deux paragraphes, une perspective singulière sur un endroit pointé sur la carte — un cours d’eau, un monument, un café, un musée, etc. On en compte pour une centaine et d’autres lieux s’ajouteront au fil du temps, puisque la plateforme continuera de s’enrichir et d’évoluer.
On peut explorer sur le terrain (à pied ou sur roues, avec ou sans moteur), en choisissant un parcours de 2 à 42 km, ou bien opter pour une visite virtuelle (depuis Rockland, Jonquière ou, pourquoi pas, Paris, voire Kinshasa), en choisissant un thème. Une approche n’exclut pas l’autre, bien sûr, et l’internaute pourra transformer sa promenade numérique en randonnée réelle. On peut même créer un parcours personnalisé à partir de critères prédéfinis : commodité (accessibilité, stationnement, etc.), catégorie (identité francophone, famille ou autre), région et type de lieu. De plus, il sera possible d’ici peu de collecter sur le terrain des points à échanger contre des récompenses en balayant les codes QR déposés à différentes adresses.
Bref, Ontario terre de mots, c’est une invitation à explorer les lieux et les plumes qui vont vivre et vibrer notre province. Rendez-vous sur www.ontarioterredemots.ca!
Crédit photo: Mathieu Girard